Les Aliments Ultra-Transformés.

 Dans une ère où l’accès à l’information sur la nutrition abonde, il est frappant de constater que 7 Français sur 10 restent mal informés sur les aliments ultra-transformés et les conséquences néfastes qu’ils peuvent avoir sur la santé. Les contours de ces produits, leurs origines, et surtout, les raisons pour lesquelles les éviter, demeurent souvent flous. Pourtant, comprendre les enjeux liés à la consommation d’aliments ultra-transformés est essentiel pour préserver notre bien-être.

Dans cette exploration, nous dévoilerons ce que sont réellement ces produits, pourquoi ils suscitent des préoccupations croissantes, et surtout, comment vous pouvez adopter des choix alimentaires éclairés pour réduire votre exposition à ces aliments transformés. Accompagnez-nous dans cette quête de connaissances qui vous permettra de prendre le contrôle de votre alimentation et de cultiver une vie plus saine.

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Ne pas confondre transformé et ultra-transformé ! 

Depuis la nuit des temps, on transforme les aliments :

Cuire pour rendre digestible, fermenter pour conserver, torréfier pour développer des arômes…

Autant de procédés qui modifient les produits sans nécessairement en faire des aliments ultra-transformés.

 

Le problème c’est l’ultra-transformation

Depuis les années 80, des acteurs de l’industrie agroalimentaire fractionnent et recombinent les ingrédients, pour des raisons aussi bien sanitaires qu’économiques.

C’est ainsi que les aliments ultra-transformés ont envahi nos assiettes et pris le pas sur les régimes régionaux et les produits phares de nos patrimoines culinaires.

 

Définition scientifique d’un aliment ultra-transformé.

Du brut à l’ultra-transformé.

Les procédés de transformation impactent le potentiel santé des aliments

 

Manger des fruits oui, mais selon leur niveau de transformation, tous ne se valent pas ! Et c’est vrai pour tous les autres aliments.

Plus un aliment est transformé, plus il est assimilé rapidement par l’organisme, et plus il est susceptible d’impacter négativement la santé à long terme. C’est ce qu’on appelle l’effet matrice.

L’exemple de la pomme

  • Pomme : Ce fruit est complet dans sa forme naturelle, préservant tous ses composés protecteurs d’origine. Son assimilation par l’organisme se fait de manière progressive.
  • Compote de pomme : Les pommes sont cuites et réduites en purée, altérant leur structure. Bien que les fibres et les minéraux demeurent intacts, cette forme est absorbée plus rapidement que la pomme entière.
  • Jus concentré : Après centrifugation, les pommes perdent leurs fibres, et le jus est concentré avant d’être réhydraté. Cette transformation résulte en une assimilation plus rapide des sucres contenus dans le jus.
  • Soda à la pomme : Souvent élaboré à partir de concentrés et agrémenté d’additifs tels que des arômes, des colorants ou des gommes texturantes, ce produit est fréquemment classifié comme ultra-transformé, entraînant une assimilation rapide des sucres.

 

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Bottling factory - Orange juice bottling line for processing and bottling juice into bottles. Selective focus.
Apple juice in a glass bottle and three ripe apples

Ce que dit la science.

Un nouveau champ de recherche

Depuis la fin des années 2000, la science s’est penchée sur un domaine émergent : celui des aliments ultra-transformés. Des épidémiologistes brésiliens ont jeté les bases de cette exploration en introduisant la classification NOVA, un système novateur classant les aliments en fonction de leur degré de transformation. Cette catégorisation offre un regard inédit sur notre alimentation, mettant en lumière les produits subissant des altérations radicales dans leur composition.

 

Les recherches ont mis en évidence des inquiétudes croissantes concernant la consommation d’aliments ultra-transformés et ses implications sur la santé. Ces produits, souvent riches en sucres ajoutés, en gras saturés et en additifs, sont associés à divers problèmes, tels que l’obésité, les maladies cardiovasculaires et le diabète de type 2. Les effets néfastes vont au-delà des simples aspects nutritionnels, touchant également les habitudes alimentaires et les comportements alimentaires.

Décryptage des Aliments Ultra-Transformés à la Lumière de la Classification NOVA

Le concept d’aliments ultra-transformés (AUT) devient de plus en plus crucial dans les études scientifiques et les initiatives de santé publique, soutenu par la classification NOVA. Cet outil, à l’origine développé par des épidémiologistes brésiliens, ne se limite pas à la recherche, mais influence également la formulation de guides alimentaires officiels. Un exemple marquant est le Programme National de Santé Publique français (PNNS4), qui intègre la classification NOVA pour guider les choix alimentaires de la population.

 

La préoccupation croissante entourant les AUT a conduit à une évolution de la notion grâce à l’émergence de Siga, une entreprise novatrice engagée dans une démarche scientifique pour améliorer et promouvoir la qualité des aliments. Siga propose une approche actionnable, permettant à tous les acteurs de contribuer à l’amélioration de la qualité de l’offre alimentaire.

 

Cette convergence entre la science, les politiques de santé publique, et les initiatives privées comme Siga souligne l’importance croissante de comprendre et de traiter la question des AUT. En révélant les implications de ces aliments sur la santé, la classification NOVA se positionne comme un guide essentiel pour façonner des choix alimentaires plus sains, tout en stimulant des initiatives novatrices visant à transformer positivement l’industrie alimentaire.

 

Retrouvez ici la classification NOVA et SIGA.

Ultra-transformés et effets santé.

Quels risques pour ma santé ?

Que disent les études ?

Dépasser le seuil de 15% des apports journaliers en aliments ultra-transformés expose à des risques substantiels pour la santé humaine. Des recherches ont établi des liens troublants entre une consommation élevée d’aliments ultra-transformés et diverses maladies chroniques. Parmi ces affections, l’obésité, le cancer, les maladies cardio-vasculaires, la dépression, et d’autres pathologies ont été identifiées comme étant corrélées à cette habitude alimentaire préoccupante.

 

Les données suggèrent que dépasser la limite de 2 portions d’aliments ultra-transformés par jour pourrait mettre sérieusement en péril la santé des populations. Ces produits, souvent riches en sucres, en gras saturés et en additifs, contribuent à des déséquilibres nutritionnels susceptibles de déclencher ces maladies chroniques. Ainsi, adopter une approche préventive devient impératif pour endiguer cette menace sur la santé publique.

 

Mieux vaut prévenir que guérir : sensibiliser les individus aux risques associés à une consommation excessive d’aliments ultra-transformés et encourager des choix alimentaires plus équilibrés sont des mesures cruciales. En faisant preuve de prudence dès à présent, il est possible d’inverser la tendance et de promouvoir une meilleure santé à long terme pour les générations futures.

Depuis 2011, on compte déjà plus de 53 études scientifiques à travers le monde qui présentent les effets délétères pour la santé de la consommation excessive d’aliments ultra-transformés (soit supérieure à 15% des apports caloriques journaliers).

 

36% des calories consommées

c’est la part moyenne en France des apports caloriques issus des aliments ultra-transformés (plus que les 15% recommandés).

 

+800g de poids pris en 2 semaines

c’est la moyenne observée dans la 1ère étude d’intervention qui mesure l’impact d’un régime alimentaire ultra-transformé.

 

+26% pour le risque d’obésité et +10% pour le risque de cancer

c’est l’augmentation du risque associé à une hausse de la consommation d’aliments ultra-transformés de seulement 10%.

 

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Pourquoi ces effets sur ma santé ?

La perte de « l’effet matrice »

Les additifs à risque et l’effet cocktail

Des aliments au profil nutritionnel déséquilibré

Les matières agricoles naturelles ont une structure complexe qui leur confère des bénéfices santé. Tous sont composés de protéines, de glucides mais aussi de fibres, d’antioxydants : leur agencement fait leur force !

Lorsque l’on ultra-transforme un ingrédient, sa structure originelle est modifiée et il perd toute sa complexité en composés protecteurs.

Or les aliments sont bien souvent un assemblage d’ingrédients.

Par l’ultra-transformation des ingrédients, on diminue le nombre d’interactions bénéfiques au sein de la matrice alimentaire, et donc le potentiel santé de l’aliment. Ainsi l’aliment ultra-transformé est moins rassasiant et plus hyperglycémiant.

Isoler ou fabriquer des composants purs n’est pas toujours sans risque pour la santé.

Il existe un certains nombre d’additifs pour lesquels on relève des effets néfastes observés chez l’animal et/ou l’homme avec niveaux d’exposition élevés.

Rajoutons à leur nocivité propre, un risque lié à ”l’effet cocktail” des additifs, encore peu étudié, à cause de la multitude de combinaisons possibles, mais qui démontre de premiers résultats préoccupants.

 

Ultra-transformation rime souvent avec des taux élevés de gras, sucres et/ou sel. Rien d’étonnant donc que ces aliments riches énergétiquement soient à limiter.

Sans tenir compte du facteur nutritionnel, les études sur les aliments ultra-transformés restent significatives. Un profil nutritionnel déséquilibré n’explique donc pas tout !

Une étude montre même qu’un régime végétarien, supposé meilleur que le régime occidental hyper-protéiné, se révèle tout aussi délétère lorsqu’il est basé sur des aliments ultra-transformés.

 

  • Pour prévenir les maladies chroniques liées à l’industrialisation, l’effet “matrice” d’un aliment participe davantage de son action sur la santé que sa composition nutritionnelle.
  • L’Autorité européenne de sécurité des aliments publie la nouvelle méthode qui lui permettra d’évaluer la toxicité des produits chimiques composés de plusieurs substances, dont celles contenues dans notre alimentation.
  • Edité dans le cadre du Plan National Nutrition Santé, ce guide présente des conseils et des astuces en tenant compte des habitudes alimentaires de chacun, de son mode de vie et de ses goûts.

Apprendre à mieux consommer.

Reconnaître les aliments ultra-transformés

Le seul moyen de savoir si un aliment est ultra-transformé c’est de regarder sa liste d’ingrédients !

Voici un certain nombre d’indices qui peuvent vous alerter lorsque vous décryptez le contenu d’un produit :

Des listes d’ingrédients à rallonge et absents de votre cuisine

La présence de nombreux additifs

Plus il y a d’ingrédients dans un produit, plus c’est mauvais signe ! 75% des articles présentant plus de 5 ingrédients sont ultra-transformés. Préférez les produits avec les listes d’ingrédients les plus courtes possibles.

Qui utilise dans sa cuisine des citrates de sodium ou du sirop de glucose-fructose ? Lorsqu’un produit contient bon nombre de ces ingrédients aux noms obscurs réservés aux usages industriels, mieux vaut se méfier. Il s’agit probablement d’un aliment ultra-transformé !

Attention tous les additifs ne sont pas des marqueurs de l’ultra-transformation ! Cependant, les aliments ultra-transformés contiennent souvent bon nombre d’additifs cosmétiques qui permettent de redonner de la texture, de la couleur ou du goût à ces produits.

Des allégations santé inhabituelles

Des ultra-transformés chez nos artisans ?

Sur des catégories de produits habituellement gras, sucrés ou salés, la présence d’allégations santé favorables, comme « riche en fibre » ou « pauvre en sucre », doit vous inviter à la méfiance. On pourrait y retrouver des fibres isolées ajoutées plutôt que naturellement présentes ou des édulcorants artificiels pour remplacer le sucre.

C’est fort probable. Le meilleur moyen de le savoir est de connaître la liste d’ingrédients. Quelle est la recette du croissant de mon boulanger ? Utilise-t-il des améliorants ? des ingrédients ultra-transformés ?

L’information n’est pas malheureusement pas affichée en boulangerie. Renseignez-vous, il y a parfois des surprises…

On pourra d’ailleurs trouver en grande surface des produits moins transformés que leurs équivalents dans certaines boulangeries.

Si bien manger rimait avec manger simple ?

La notion que bien manger peut être synonyme de manger simplement se cristallise dans le régime flexitarien, soutenu par des bases scientifiques solides. L’équilibre entre la durabilité environnementale et la santé humaine se trouve dans cette approche universelle.

Une règle simple : les 3V 👉 Végétal, Vrai, Varié.

La clé ne réside pas dans une obsession pour des nutriments spécifiques, mais dans la faveur d’un régime dominé par des produits végétaux, judicieusement transformés avec une variété maximale. Adopter une alimentation principalement végétale (à hauteur de 85%) tout en limitant les apports caloriques d’origine animale à 15% représente un choix qui marie équilibre nutritionnel et respect de l’environnement. Diversifier les groupes alimentaires en privilégiant le bio, de saison et local.

 

En suivant les conseils de ce livre nous pouvons tous gagner au moins 10 ans d’espérance de vie en bonne santé.

 

Pour une vie pleine de vitalité, il est préconisé de privilégier de vrais aliments, de ne pas dépasser 15% d’aliments ultra-transformés par jour (environ 2 portions), et de diversifier les groupes alimentaires en optant pour le bio, de saison et local. En embrassant ces principes simples, nous pouvons non seulement redéfinir notre rapport à l’alimentation mais aussi contribuer à un monde plus sain et durable pour les générations futures.

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